La dernière section du fascicule analyse l’indice de défavorisation matérielle et sociale des communautés.
La défavorisation est un concept utilisé pour illustrer les inégalités socioéconomiques entre les communautés. En général, une population défavorisée aura plus de difficulté à saisir les occasions d’améliorer sa qualité de vie. Plusieurs études ont également démontré l’impact des inégalités sur l’état de santé et de bien-être de la population (Pampalon et coll, 2014). La prise en compte des inégalités permet de mieux adapter les interventions ainsi que la planification et l’organisation des services.
Cet indice élaboré par Robert Pampalon et Guy Raymond (2000) de l’Institut national de santé publique du Québec s’inspire des travaux de Peter Townsend (1987) et de la littérature internationale sur les déterminants sociaux de la santé. L’indice mesure deux dimensions distinctes et complémentaires de la défavorisation : la défavorisation matérielle, qui caractérise la communauté en fonction de certaines conditions de vie économiques, et la défavorisation sociale, qui caractérise les conditions de vie sociales, comme la fragilité du réseau social (voir l’encadré ci-dessous). En croisant ces deux dimensions, on obtient un indice combiné qui permet de repérer les communautés les plus favorisées sur les plans matériel et social, celles qui sont défavorisées seulement sur un plan, et celles qui sont défavorisées tant matériellement que socialement.
Références et méthodologie
L’indice a été calculé par l’Observatoire du développement en Outaouais à partir des notes factorielles à l’échelle des aires de diffusion mises en ligne par l’Institut national de santé publique du Québec. En raison d’aires de diffusion chevauchant plusieurs communautés, une pondération des notes factorielles a été réalisée à partir de la population des AD et des codes postaux à six positions. Les valeurs de défavorisation des communautés sont classées par rapport à l’ensemble de l’Outaouais.
L’indice porte essentiellement sur la population vivant dans des ménages privés et prise en compte dans le recensement de la population. Il n’englobe pas les résidents de ménages collectifs, tels que les personnes en centres d’hébergement, ni les groupes pour lesquels les données ne sont pas disponibles.
Mises en garde
/ Les indicateurs retenus pour calculer l’indice ne couvrent pas toutes les dimensions du concept de défavorisation et n’offrent donc qu’une vision partielle de la situation socioéconomique de la communauté.
/ L’indice de défavorisation des communautés doit être interprété avec prudence en raison d’un risque d’erreur plus élevé à cette échelle micro-territoriale. À noter que pour certaines communautés, la comparaison des données n’a pas été possible.
/ L’indice de défavorisation ne mesure pas les caractéristiques socioéconomiques des individus, mais celles de la communauté ou de la MRC dans son ensemble. Il est moins représentatif de la réalité dans le cas des communautés avec une forte mixité sociale ou des communautés rurales dispersées sur un vaste territoire.
/ Les pourcentages ne totalisent pas nécessairement 100 % en raison de l’arrondissement des données.